CONFERENCE-DEBAT

SURLES ONDES DE LA TELEPHONIE MOBILE

17 SEPTEMBRE 2022


COMPTE RENDU DU DEBAT



Quelles sont les marques de smartphones les plus polluantes ?


Pascal PEUCHMAUR : Voir pour cela le site d'Alerte Phonegate.


Qu'est-ce que le DAS ?


PP : C'est le débit d'absorption spécifique. Il mesure la dose reçue en fonction de la puissance de l'appareil. La mesure se fait au contact du corps.


C'est davantage l'action citoyenne que l'action municipale qui a des chances d'être entendue, puisque les maires n'ont pas de pouvoir de police dans ce domaine. Il faut donc se constituer en associations, en collectifs. Quels sont les moyens de protection ? Les patchs sont-ils de l'ordre du gri-gri ? Vouloir arrêter la 5G, c'est vouloir arrêter un train industriel. La 5G ne change rien pour les particuliers, mais permet les véhicules autonomes. Les citoyens doivent-ils dire : on ne veut pas aller vers cet avenir-là ?


PP : Au CRIIREM, on a du matériel pour procéder à des analyses. Nous n'avons pas trouvé de différence d'exposition avec les patchs.

La 5G est effectivement un énorme train en marche. Au CRIIREM nous ne sommes ni pour ni contre. Mais des études de dangerosité ont été réalisées, l'ANSES les a balayées d'un revers de main. Les citoyens en ont-ils besoin, alors que l'on peut obtenir de bons débits avec la fibre optique ? La meilleure qualité des images avancée par les opérateurs sera impossible à apprécier sur l'écran des téléphones. La 5G est surtout utile pour se connecter avec des objets en mouvement.

A titre personnel, je ne vois pas cela d'un bon œil, notamment pour les jeunes qui sont de plus en plus dans leur monde. Voir le livre « La fabrique du crétin digital ». Je suis inquiet de constater dans mon activité professionnelle que la compréhension des étudiants est en baisse.


Dans mon quartier, nous sommes dans une zone blanche depuis plus d'un an, nous avons des difficultés à nous connecter, ce qui pose problème pour ceux qui sont en télétravail.


PP : Les opérateurs font des économies d'énergie. La 5G va consommer énormément d'énergie. Pour une même quantité d'énergie, la consommation sera plus faible, mais le flux va augmenter considérablement. Pour résoudre votre problème, il faut connecter les ordinateurs en filaire, notamment avec la fibre : cela fonctionne mieux, et n'est pas émissif.

Il faut sanctuariser les endroits où on se repose. Quand on dort, notre température s'abaisse, on est plus sensible aux ondes. Il faut éloigner les sources, comme les téléphones portables, couper le wi-fi, utiliser des matériaux qui font écran, comme la peinture anti-ondes, une peinture au graphite, qui de plus est conductrice et que l'on peut raccorder à la terre. On peut utiliser également des rideaux, des tapis, des bonnets, tissés avec des fils d'argent et de cuivre. Éviter également les DECT, les téléphones sans fils. Quand il y a deux combinés, les deux bases dialoguent en permanence, avec un champ qui peut atteindre 24 V/m. Il faut savoir que, pour que le wi-fi soit plus efficaces, les fabricants règlent les box au maximum. Il existe aussi des papiers peints anti-ondes.


Qu'en est-il des compteurs Linky ?


PP : Le compteur n'est pas émissif en lui-même, mais il envoie un CPL (courant porteur en ligne) qui rend tout le réseau émissif. Donc il faut sanctuariser l'endroit où l'on dort. Pas de rallonge électrique sous le lit. Le courant EDF, de fréquence 50 Hz, est inflammatoire. S'il y a des prises au mur, il faut en éloigner le lit. Pas de lampe de chevet ni de radio-réveil branché, utiliser des appareils sur batterie rechargeable. Le téléphone portable n'est acceptable que s'il est éteint. Même en mode avion, il dialogue avec le serveur.


Comment repérer dans un logement les endroits où on est le moins sensible ?


PP : Il faut se fier à ses sensations. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas électro-hypersensible qu'on n'est pas sensible aux ondes.

Hervé CORNE : Nous avons fait des mesures chez une adhérente électrosensible. Elle ne se sentait pas bien à certains endroits de sa maison. Ce sont les endroits où le champ électro-magnétique (dû aux antennes-relais dans sa rue) était le plus élevé. Il faut bien sûr se protéger individuellement, mais aussi renforcer l'association qui, à Villejuif, essaie de faire baisser la puissance d'émission par les opérateurs. L'action collective permet d'obtenir des résultats collectifs, pas seulement individuels.

PP : Beaucoup se réveillent vers 4 à 5 heures du matin. C'est l'heure à laquelle les opérateurs recalent leurs antennes : ils les coupent, puis les redémarrent. L'émission du wi-fi peut atteindre 8 V/m. A partir de 2 V/m, toutes nos cellules sont en stress. On parle de poins atypiques à partir de 6 V/m. La limite réglementaire de 61 V/m ne peut jamais être atteinte : les antennes ne sont pas assez puissantes pour cela. Les télécommandes sont peu agissantes. Ce n'est pas le cas des tablettes, connectées en wi-fi. La distance au corps est importante : l'intensité du champ diminue en fonction du carré de la distance. C'est pourquoi il faut plutôt poser sur une table les ordinateurs, tablettes et téléphones. Il est regrettable que le DAS ne s'applique qu'aux téléphones, pas aux tablettes. Pour le Linky, on peut mettre un filtre en tête de l'installation. On peut aussi couper les départs des lignes dont on n'a pas besoin la nuit, l'installation ne rayonne alors plus. Tout le monde a expérimenté les effets du champ électro-magnétique : avant un orage, on est énervé, il y a « de l'électricité dans l'air ». On expérimente l'absence de champ électro-magnétique quand il y a une coupure d'électricité dans le quartier. Collectivement, on est plus fort pour faire évoluer les choses. On peut s'appuyer sur la loi Abeille.


La RATP ne communique pas sur le niveau de champ dans les bus et les métros.


A certains endroits, on n'a pas assez d'ondes pour le télétravail.


HC : Il faut distinguer zone où l'émission est faible et zone blanche, où il n'y a pas d'onde du tout. Il existe une vraie zone blanche à Villejuif, autour des locaux de l'ANFr, l'Agence Nationale des Fréquences. Puisqu'on sait faire cela pour les besoins techniques de cette agence, on pourrait organiser de telles zones pour le repos des personnes malades des ondes. Nous avions fait, il y a quelques années, une enquête dans les immeubles de la rue Griffuelhes, sur lesquels il y avait à l'époque 16 antennes. Ce n'était pas une enquête épidémiologiques dans les formes, mais nous avions eu des entretiens avec plusieurs habitants. Il en ressortait que plusieurs personnes se plaignaient de maux de tête, de troubles du sommeil, d'hyper-activité des enfants, et que ces symptômes semblaient plus importants à mesure que l'on montait dans les étages, donc que l'on se rapprochait des antennes. Évidemment, ces pathologies peuvent avoir plusieurs causes, mais nous pensions que les antennes en étaient une. Nous nous étions tournés vers l'Agence Régionale de Santé pour leur suggérer une étude épidémiologique. Leur réponse a été négative, au motif que dans la mesure où l'effet des antennes n'a pas été démontré, il n'y avait pas lieu de mener une enquête. C'est à notre avis le serpent qui se mord la queue : comment dès lors démontrer un effet, ou d'ailleurs démontrer qu'il n'y a pas d'effet ?

PP : la connexion d'un ordinateur à la box par des fils marche mieux que par le wi-fi, le débit est suffisant et constant. Donc, pour le télétravail, il n'est nul besoin de wi-fi ni de réseau.


Je suis membre du réseau anti-Linky – 5G.Je déplore que la réglementation ne porte que sur les effets thermiques des ondes, et pas sur les effets non-thermiques. Des milliards d'euros sont dépensés pour installer la 5G, mais l'intérêt de cette technologie n'est pas pour le citoyen, mais pour pouvoir mettre en place une société de surveillance globale par reconnaissance faciale, comme cela s'est fait en Chine.