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COMPTE RENDU DE NOS MESURES DE RADIOACTIVITE DANS L'ENTREPRISE DEBUS LE 4 JUIN 2 004

Les conditions.

Nous avons pu procéder à nos mesures à notre convenance grâce au bon accueil de Monsieur DEBUS. Nous n'avons pas pu faire autant de séries de mesure sur chaque point que nous aurions souhaité (il est recommandé de procéder à 10 mesures puis d'en effectuer la moyenne), faute de temps. Nous rappelons qu'il ne s'agit en aucun cas de mesures à caractère officiel, de plus l'appareil n'est pas homologué pour cela. Nous avons procédé avec un Quartex, appareil diffusé par la CRIIRAD. Cet appareil mesure les radioactivités bêta et gamma, mais pas alpha. Pour toutes ces raisons, les résultats cités n'ont qu'un caractère indicatif !

A savoir.

Quelques indications permettant aux non-connaisseurs de s'y retrouver dans les donnés qui suivent. Les doses naturelles reçues par la population dans le monde sont estimées en moyenne à 2,4 millisieverts (mSv) par an. Elles proviennent pour 16% des rayons cosmiques, et pour 84% de la radioactivité d'origine terrestre. S'y ajoute la radioactivité due aux activités humaines. Il n'existe pas de seuil d'innocuité, toute dose, même faible, conduit à un risque pathologique. Plus la dose est importante, plus le risque de cancer ou d'anomalies génétiques est élevé. Depuis le 4 avril 2 002, en France, la norme concernant la dose maximale admissible par le corps humain en plus de la radioactivité naturelle et de celle due aux examens médicaux est de 1 mSv par an. On utilise également comme unité le micro sievert, qui vaut un millionième de Sv, soit un millième de mSv.

Nos mesures.

1. La caisse contenant l'uranium appauvri sans autre protection que des sacs plastiques une fois ouverte, nous avons pu constater que l'appareil, placé au-dessus de la caisse, à hauteur de son couvercle, est immédiatement à saturation. Nous nous sommes contentés d'une seule mesure ! Cela signifie que la dose est supérieure à 10 microSv par heure. En partant de l'hypothèse qu'elle ne va pas au-delà, il suffit alors de 100 heures de travail dans l'année sur ces sources pour atteindre la dose maximale admissible par an. Mais il est probable qu'elle va au-delà, voire bien au-delà.

2. La caisse, en fer, étant refermée, l'appareil posé sur elle enregistre une dose de 6,2 microSv par heure. Il s'agit d'une moyenne de 2 mesures. Se tenir au contact de cette caisse ferait atteindre la dose maximale admissible par an en 164 heures, déduction faite de la dose due à la radioactivité naturelle. Remarquons que, d'après ce que nous avons compris, les manipulations sont rapides, et l'accès au local, fermé à clé, ne se fait que lors des arrivées ou des départs des têtes de Thératron.

3. Vers le centre du local, à 1 m du sol, nous avons relevé 0,71 microSv par heure. Il s'agit dans ce cas d'une seule mesure.

4. Une tête de Tératron se trouvait encore dans son enveloppe de plomb. L'appareil, posé à sa surface pour une série de 5 mesures, donne une moyenne de 0,408 microSv par heure. La carapace de plomb laisse donc passer une part non négligeable de la radioactivité. Se tenir à son contact amène donc à la dose maximale admissible par an en 3 200 heures, soit 2 fois plus que le nombre légal d'heures de travail.

5. Ressortis du local, nous avons opéré une série de 5 mesures devant la porte, à 1 m du sol. La moyenne calculée est de 0,456 microSv par heure. Stationner devant cette porte conduit à atteindre la dose maximale admissible en 2 800 heures.

6. Devant cette porte, à 30 ou 40 cm, passe une rigole couverte par une grille métallique ajourée. Une série de 6 mesures à sa surface donne une moyenne de 0,2 microSv par heure, ce qui est encore significatif. On peut donc s'interroger sur l'eau qui s'y écoule par temps de pluie.

7. A la verticale de cette rigole, à 1 m de hauteur, une série de 7 mesures donne une moyenne de 0,144 microSv par heure, ce qui n'est pas significativement supérieur aux valeurs obtenues ailleurs dans Villejuif.

8. A 2 m de la porte du local, une série de 5 mesures donne une moyenne de 0,126 microSv par heure.

9. A environ 6 m de cette porte, une dernière série de 6 mesures donne une moyenne de 0,081 microSv par heure. Ces deux dernières séries de mesure sont de l'ordre de grandeur des valeurs obtenues ailleurs dans Villejuif. Celles-ci montrent une moyenne d'environ 0,1 microSv par heure, voire un peu moins.

Nos conclusions.

Les travailleurs de l'entreprise, qui passent et repassent devant le local, voire ponctuellement y entrent, accumulent des doses significatives. L'IRSN a suggéré à Monsieur DEBUS d'équiper ses employés de dosimètres. Nous pensons qu'il s'agit d'une sage précaution.
En dehors d'une catastrophe qui disperserait l'uranium appauvri dans l'environnement, nous pouvons raisonnablement penser que les riverains n'encourent aucun risque du fait de ce stockage. En émettant une réserve toutefois : il conviendrait de procéder à des mesures dans ou à proximité des habitations mitoyennes du local concerné, puisqu'il est avéré que la radioactivité présente des valeurs significativement supérieures au bruit de fond naturel à l'extérieur immédiat du local.

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