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Débat



Si on utilise le maïs pour remplacer le plastique dans la fabrication des contenants ou emballages, du point de vue écologique, ce n’est pas bon non plus ?

Jean-Baptiste FINI :

Le plastique biologique est une bonne chose, mais la question est : est-ce vraiment biodégradable ? Par exemple les sachets de thé qui étaient en papier sont remplacés par des sachets en plastique biologique ; une fois trempés, des particules s'en dégagent. Le plastique ne pourra pas remplacer le papier. On est exposé à des centaines de composés alors qu’on peut en éviter beaucoup.



On connaît les maladies causées par le tabac, quelles sont les maladies en lien avec le plastique ?

J-B F :

Aujourd’hui, le souci c’est la difficulté à prouver l’implication du plastique dans ces maladies.

Hervé CORNE : Quand un produit est mis sur le marché, les recherches scientifiques nécessitent beaucoup de temps et de moyens financiers pour identifier d'éventuels risques sanitaires. Pendant ce temps les industriels commencent déjà à travailler sur d’autres produits nouveaux à mettre sur le marché, les chercheurs ont du mal à suivre. Le processus d'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour les médicaments devrait être appliqué à tous ces produits. Les individus peuvent agir à hauteur de 30% pour résoudre les problèmes environnementaux, les États et les industriels sont responsables des 70% restants, c'est dire l'importance de l'action collective, en particulier associative.



Tout ce qui se recycle en plastique, c’est les bouteilles, à 40%, le reste est traité en enfouissement ou en incinération, comment expliquer ça ?

J-B F :

On peut faire du 100% recyclé sur les bouteilles mais c’est rare car le recyclage fait perdre sa propriété au plastique. On a produit un déchet dont on ne sait que faire.

On a un retard sur la mise sur le marché des produits, on ne peut pas suivre. Il faut changer la façon de considérer les risques : un nouveau produit doit être considéré à risque jusqu'à preuve du contraire, et pas comme aujourd'hui inerte jusqu'à preuve du contraire.



Les pneus sont considérés comme du plastique. Qu'en est-il de leur élimination ?

J-B F :

Ils ont été utilisés pour le sols des stades, des gymnases, et des parcs pour enfants. C'est maintenant interdit. L'incinération pose problème, parce que les filtres des incinérateurs sont vite saturés. Je ne connais pas de substitut à la matière actuelle des pneus.



C'est à l'industriel qui met un nouveau produit sur le marché de prouver son innocuité, pas le contraire. Il faut développer la recherche publique.

J-B F :

La politique de recherche au niveau national ne fonctionne plus. Il faut des anticipations à long terme dans la recherche publique. Or, les innovations se passent dans les entreprises. Les industriels produisent des études dans lesquelles on trouve souvent des biais expérimentaux, mais les agences comme l'ANSES doivent rendre un avis sur de telles études insatisfaisantes. Dans la public, la recherche fondamentale sans but lucratif n'existe quasiment plus.

H C :

Voir l'article de Que Choisir sur la recherche, peut-être encore plus pessimiste que ce que vous rapportez.



J’aimerais connaître votre avis sur les terrains de foot synthétiques qui concernent beaucoup les enfants. Existe-t-il un risque d’exposition humain ou environnemental résultant de l’utilisation du plastique sur les terrains de jeux synthétiques ? En effet, un professeur a demandé aux parents de tout laver, enfant, habits, chaussures, après un passage sur le terrain, en raison des perturbateurs endocriniens qui se libèrent du revêtement.

J-B F :

Des études ont été menées ces dernières années dans le monde entier pour vérifier si jouer sur des surfaces synthétiques est sans danger. Ces études ont principalement porté sur l’évaluation de la toxicité et le risque écologique. Ces revêtements recyclent des produits type pneus. La balance bénéfice/risques devrait être questionnée sur ce type de matériel.

H C :

Notre association se saisira de cette question. Quelques mots sur l'ANSES, puisqu'à propos de la 5G, 5è génération de téléphonie mobile, l'ANSES a produit, à la demande du gouvernement, un avis que nous avons étudié. Il en ressort que cette agence émet l'avis attendu par le gouvernement, les industriels et les opérateurs.



Est-ce qu’il y a des solutions inspirées de la nature ?

J-B F :

Non, pas vraiment, à part quelques études scientifiques pour le développement de quelques médicaments.

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