Samedi 9 janvier 2010
Monsieur le Ministre,
Nous avions saisi votre prédécesseur
sur ce dossier. Celle-ci nous a répondu en date du 28 juin 2 006.
L’entreprise Debus est un ferrailleur
installé à Villejuif qui récupérait (entre autres) les têtes de radiothérapie
du cancer dans les hôpitaux de la région, après que celles-ci étaient
débarrassées de leur radiocobalt. Il envoyait ces têtes constituées d’uranium
appauvri et de plomb dans une fonderie à Aubervilliers pour séparer ces 2
métaux, puis récupérait l’uranium, le stockait avant évacuation par l’ANDRA
vers le site de Cadarache.
Jusqu’au jour où, suite à un défaut
d’information par Monsieur Debus de la dite-fonderie, celle-ci s’est vue
contaminée par la radioactivité. Notre but n’est pas de vous narrer cette
affaire par le menu, mais de vous situer le cadre de notre action à grands
traits.
Pour notre part, association
spécialisée sur les risques industriels, et plus largement technologiques, dans notre ville, il n’est pas question de
remettre en cause l’utilité sociale de la radiothérapie, ni donc des
filières d’élimination des matériaux utilisés dans ce cadre une fois qu’ils sont
en fin de vie. En revanche, le chef d’entreprise avait annoncé son intention de
mettre fin à son activité lors de son 60ème anniversaire, soit fin 2
007. Nous n’avons pas ménagé nos efforts afin que le stock d’uranium persistant
dans son local soit évacué avant cette échéance. En effet, la présence de cette
matière hautement radioactive (plusieurs millions de fois la radioactivité
naturelle) dans un terrain inactif serait de nature à inquiéter les riverains
(incendie, squatt, etc.).
Nous avons la faiblesse de penser que
notre action en direction de votre prédécesseur, du préfet, du sous-préfet, du
député, du maire, de la DGSNR puis de l’ASN, ainsi que de l’ANDRA n’est pas
pour rien, sinon dans le déclenchement, au moins dans l’accélération de
l’enlèvement de ces 2 tonnes d’uranium.
Malheureusement, en même temps que cet
enlèvement, nous avons appris l’existence sur le site d’une centaine de kilos
de poudre d’uranium, non enlevés avec le reste en raison de cet état
pulvérulent. Ils doivent être traités de manière spécifique pour être enlevés
et font l’objet d’un second devis de l’ANDRA, devis non encore accepté par le
chef d’entreprise. Certes, l’entreprise est toujours en activité, mais cette
situation transitoire ne saurait perdurer indéfiniment. Notre travail
d’enquête nous a permis d’apprendre que
le préfet a déjà envoyé 2 courriers à ce sujet à Monsieur Debus, semble-t-il
sans aucun effet. Ceci ravive l’inquiétude des riverains, d’autant que
l’uranium sous forme pulvérulente est beaucoup plus dangereux que sous forme de
bloc en cas de dispersion accidentelle ou d’incendie.
Notre question est donc simple :
l’Etat n’a-t-il aucun moyen de coercition dans une telle occurrence, de manière
à aboutir à une situation que les riverains n’auront plus à craindre lors de la
cessation d’activité de l’entreprise ?
En vous remerciant par avance de votre
réponse et de ce que vous-même et vos services pourrez faire dans ce dossier,
nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre haute
considération.
Pour l’association,
Le président,
Yves VAUNAIZE
Madame le Maire de Villejuif
Monsieur le Préfet du Val-de-Marne
Monsieur le Sous-préfet de L’Haÿ-les-Roses
France Nature Environnement
CRIIRAD