PREFECTURE DU VAL DE MARNE
AFFAIRE SUIVIE PAR MME BLAUGY g; 0149566223 h: 0149566408
DOSSIER N' : 94.20.682 COMMUNE :VILLEJUIF
Monsieur le Président,
Le stockage d'uranium appauvri présent dans les locaux de la société DEBUS à VILLEJUIF, 36, rue René Hamon, suscitant l'inquiétude des riverains de cette entreprise, j'ai transmis au Service Technique d'Inspection des Installations Classées, votre courrier parvenu en Préfecture le 13 février dernier.
Ce service m'ayant remis son rapport, je viens donc, par la présente, comme je m'y étais engagé par lettre du 20 février, vous en communiquer la teneur.
Tout d'abord, je confirme qu'il existe bien, dans les locaux de cette entreprise, un stock de 1800 kg d'uranium appauvri qui n'a pas évolué depuis plus de 2 ans. Ce stockage est effectué dans un local spécifique construit avec des murs coupe-feu de degré 2 heures, recouverts de plaques de plomb sur une hauteur de 1 mètre. La porte d'accès à ce local est blindée et fermée à clé. Les " morceaux " d’uranium appauvri se trouvent dans des sacs plastiques qui sont eux-mêmes enfermés dans des conteneurs métalliques fermés, également, à clé.
Comme évoqué ci-dessus, ce stockage est, uniquement, composé de " morceaux " d'uranium appauvri et non de fines particules qui, de part leur nature, peuvent s'enflammer spontanément au contact de l'air. Il ne s'agit pas non plus de petits fragments qui, eux, peuvent s'enflammer à quelques centaines de degrés (300 à 600 °C).
Aussi, la probabilité pour que ces " morceaux " d'uranium appauvri se trouvent en contact avec du feu, entrent en combustion et dégagent de la poussière radioactive, semble-t-elle très faible.
En tout état de cause, ce stockage est, actuellement, conforme à la réglementation des Installations Classées Pour la Protection de l'Environnement.
Je rappelle que les analyses de radioactivité réalisées en juin 2004 par l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire ont conclu que ce stockage n'avait aucun impact à l'extérieur du site mais qu'en revanche, il pouvait avoir un impact à long terme sur les travailleurs présents dans l'établissement, notamment ceux travaillant dans le local soudure mitoyen. Des aménagements ont donc été demandés à l'exploitant qui les a, depuis, réalisés.
En outre, en octobre dernier, la société SALVAREM a procédé au nettoyage et à la cartographie du local d'entreposage. Le rapport de fin d'intervention a conclu à l'absence de "contamination labile " dans ce local, ce qui signifie qu'il n'y a pas de radioactivité présente dans l'air ambiant (par rayonnement du stockage d'uranium appauvri ou par la présence de poussières radioactives en suspension).
Concernant l'intervention de l'ANDRA, j'ai adressé à son responsable un courrier afin de le sensibiliser sur l'urgence qui s'attache à l'enlèvement de ces déchets stockés en zone urbaine dense, qui suscitent l'inquiétude des riverains.
Enfin, je précise que lors de l'arrêt des activités de la société DEBUS, l'exploitant devra, conformément aux dispositions de l'article 34-1 du décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977 modifié, procéder, obligatoirement, à l'enlèvement de tous les déchets (uranium appauvri et autres) présents sur le site ainsi qu'à la décontamination totale du local de stockage, ce dont il est déjà informé.
J'insiste sur le fait que ce dossier fait l'objet d'un suivi particulièrement attentif de la part de mes services et que je ne manquerai pas de vous faire part de la réponse de l'ANDRA dès que celle-ci me parviendra.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma considération distinguée.
Copie pour information à :
- Mme le Maire de VILLEJUIF,
- M. le Sous-Préfet de L'HAY-LES-ROSES