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COMPTE-RENDU DE VISITE ENTREPRISE DEBUS

Le matin 4 mai à 10 heures nous étions 4 au rendez-vous : Lucila, Béatrice, Fabienne et Guy.

M. Jacques DEBUS (le fils de M.André Debus) nous a reçus dans son bureau, nous nous sommes présentés en tant que membres du bureau de l'association puis a commencé une longue visite commentée d'une heure et quart. Ambiance très détendue, M. Debus aimable et bavard.

Bref historique: installée au 36 rue René Hamon depuis 1968 - En 1968, l'entreprise avait demandé à la Mairie de s'installer dans la zone de l'Épi d'Or toute nouvelle à cette époque, mais la Mairie de Villejuif avait alors refusé et dit à M.Debus qu'elle le regrette maintenant. Depuis 7 ans, un autre site DEBUS de 5000 m2 s'est installé à Voulx près de Nemours avec la même activité, pour permettre aux fournisseurs industriels d'éviter ainsi les embouteillages parisiens.

L'activité: stockage, démontage, compressage de pièces métalliques diverses, d'ordinateurs, de câbles, destinées à être revendues. Pas de transformation des métaux sur les 2 sites. Toutes les pièces d'uranium pur doivent être acheminées vers le site de Cadarache par l'ANDRA. Nous avons vu deux employés occupés à démonter des pièces de métal sans protection spéciale. A l'entrée de la cour, une enseigne de l'Agence de l'Eau Seine-Normandie signale l'installation d'un système de filtrage obligatoire des eaux de ruissellement pouvant polluer les égouts.

M.Debus nous a informés que son entreprise est certifiée ISO14001. Pour information, cette certification fait l'objet d'un audit et permet à un site industriel de se mettre en conformité avec la législation environnementale en respectant les principes d'un SME (système de management environnemental). Cette certification ne s'adresse pas aux produits.

Principaux fournisseurs : entreprises industrielles de l'Île-de-France (80%), industries de Imphy dans la Nièvre, hôpitaux, cliniques, industries du nucléaire dont CEA et... ATMOSTAT !

Les produits que nous avons vus: câbles, petites pièces métalliques de toutes sortes, morceaux de titane, d'aluminium, unités centrales d'ordinateurs, écrans d'ordinateurs, batteries automobiles, stockés à l'air libre ou sous de grands hangars très vétustes (le site date de 1820 !) Dans une petite cabane en dur fermée à clé avec une serrure spéciale, sont stockés 1 coque métallique de tête de Thératron et 3 conteneurs métalliques cadenassés dont l'un a été ouvert sous nos yeux: il contient plusieurs dizaines de petites pièces d'uranium appauvri, chacune dans un sachet en plastique étiqueté avec la provenance et un n° d'identification. Au total, 1800 kg d'UA. L'uranium n'a pas de valeur marchande, précise-t-il. Et il n'y a aucun danger à le manipuler.

Sur "l'Affaire Debus", M.Debus nous parle d'une erreur commise par la fonderie d'Aubervilliers qui aurait trop chauffé le métal, attaquant ainsi l'uranium sous la coque de plomb que la fonderie était censée récupérer. Il nous dit être toujours autorisé à stocker de l'UA. Il en a stocké plusieurs tonnes en 1996-1997 et avait un mal fou à se débarrasser des pièces d'uranium vers Cadarache. Aujourd'hui, M.Debus attaqué en justice nous dit qu'il va prendre un avocat car il doit payer une trop grosse somme (amendes? dommages et intérêts?)

Il reçoit régulièrement des visites de la DRIRE, de l'IRSN qui est venu prendre des mesures avec compteur Geiger et doit prochainement émettre un rapport détaillé sur la radioactivité du site, entre autres. Nous avons demandé à obtenir une copie du rapport de l'IRSN. M.Debus a noté nos noms et le téléphone de Fabienne pour nous remettre le rapport lorsqu'il sera prêt. Il a eu la visite de l'Inspection du Travail, a été soumis à des tests médicaux. Il se déclare en excellente santé.

La Mairie lui envoie des courriers, dont un recommandé qui est arrivé devant nous, parlant de possible pollution des égouts car des riverains se plaignent de démangeaisons oculaires et cutanées et la Mairie lui demande d'installer un appareil de filtrage. Cet appareil est déjà en place, nous a-t-il déclaré.

Le devenir de l'entreprise DEBUS: "j'ai bien conscience que ma place n'est plus ici..." (en centre-ville), "j'ai 56 ans et dans 4 ans, je pars en retraite"... " Bouygues est intéressé par mon terrain pour y construire des immeubles".

Nos conclusions: M.Debus nous dit que tout va bien et qu'il n'y a rien à craindre. C'est ce que nous saurons aux prochains épisodes, entre autres avec le rapport détaillé de l'IRSN et en allant chercher d'autres preuves. Car en attendant, il est certain que l'entreprise DEBUS fonctionne depuis des décennies avec la protection des autorités du nucléaire et nous devons savoir si ce mode de fonctionnement respecte la réglementation en vigueur. La pollution des eaux peut être un sujet à creuser.

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