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RECUPERATION DES AMPOULES

FLUO-COMPACTES


DOCUMENT DE SYNTHESE



  1. Principe de fonctionnement.


Les lampes fluorescentes compactes, ou fluo-compactes, sont en fait des tubes fluorescents (habituellement appelés «  tubes néons  », même s’ils ne renferment pas de néon), mais 2 caractéristiques les en distinguent. D’une part, le tube est miniaturisé, replié sur lui-même ou enroulé. De plus, alors que le tube néon nécessite un objet séparé, le «  starter  », en fait un condensateur électrique chargé d’élever la tension, la fluo-compacte contient le dispositif électronique qui assure cette fonction.


Le tube contient du mercure qui, sous l’effet de la tension électrique, émet des rayons ultra-violets. Ceux-ci excitent la couche fluorescente qui se trouve sur la face interne de l’ampoule. Cette matière fluorescente émet alors de la lumière blanche.


  1. Avantages et inconvénients de ces ampoules.


Le principal intérêt de ce type d’ampoules est bien sûr l’économie sur la consommation électrique. A flux lumineux égal, elles consomment environ 5 fois moins que les ampoules à incandescence, maintenant interdites à la vente.


Signalons de plus l’échauffement beaucoup plus limité que pour les ampoules à incandescence, ainsi que la possibilité, qui n’existe pas avec ces dernières, de choisir une ampoule avec ce que l’on appelle la température de couleur désirée. Il s’agit de sa capacité à émettre soit de lumière froide, soit de lumière chaude.


Les durées de vie impressionnantes annoncées se révèlent souvent décevantes, d’autant que le temps mis pour atteindre le flux lumineux maximum augmente avec l’âge, aboutissant à rendre l’ampoule impropre à son usage, même si elle n’est pas encore en fin de vie.


Enfin, elles fonctionnent mal en extérieur, quand la température devient négative.


Pour ces raisons, elles sont de plus en plus supplantées par les LED (sigle anglais pour Diode Électro-Luminescente), mais c’est une autre histoire.


  1. Un danger : le mercure.


On l’a vu, les fluo-compactes, comme les tubes «  néon  », utilisent le mercure pour générer l’émission ultra-violette à l’origine de la production de lumière. Mais ce mercure est toxique.


Il s’agit d’un métal, qui a la particularité d’être liquide à la température ordinaire. Bien sûr, un liquide, même en dessous de sa température d’ébullition, émet plus ou moins de vapeur. L’eau, par exemple, dégage toujours plus ou moins de vapeur d’eau en fonction de sa température, ce qui nous fait parler du degré hygrométrique de l’air ambiant, et le mesurer. De même, le mercure émet de la vapeur de mercure. Si elle est inhalée, ce mercure va se retrouver dans le sang, être transporté dans tout le corps, et va provoquer des dommages en particulier aux reins, ainsi qu’au système nerveux. Chez la femme enceinte, il traverse facilement le placenta pour atteindre le fœtus.


Dans le milieu aquatique, mais aussi dans l’intestin, les bactéries transforment le mercure métallique en un composé biochimique nommé monométhylmercure, également toxique pour le système nerveux, mais aussi il s’agit d’une molécule qui s’accumule au long de la chaîne alimentaire, jusqu’au prédateur au sommet de cette chaîne  : nous.


Ajoutons que cette action neurotoxique est commune à tous les métaux lourds. Rappelons-nous du plomb, et du saturnisme, affection du système nerveux dont souffraient en particulier les plombiers, profession qui utilisait beaucoup le plomb, comme son nom l’indique toujours.


Il convient donc de prendre les précautions qui s’imposent pour s’en prémunir. C’est la raison pour laquelle l’utilisation du mercure dans plusieurs domaines est progressivement interdite, comme pour les thermomètres médicaux ou les piles.


Un traité international, la Convention de Minamata, vient d’être signée puis ratifié par de nombreux États, dont la France, ce qui permet sa mise en application. Ce texte vise la fermeture d’ici 15 ans des mines de mercure, la réduction des rejets dans l’environnement, l’encadrement de son commerce, et la dépollution des sites contaminés. Malheureusement, comme beaucoup de traités de cette sorte, il est peu contraignant, et laisse nombre de portes ouvertes à la pollution par ce métal.


Ajoutons pour être complets qu'il est possible qu'une petite proportion de rayons ultra-violets ne soit pas absorbée par la matière fluorescente, donc soit diffusée, et contribue, comme les rayons ultra-violets solaires, à des atteintes à la peau (cancers) et aux yeux (kératites, cataractes, voire dégénérescence maculaire liée à l'âge). Enfin, les ondes électromagnétiques générées par le système électronique peuvent affecter les personnes électro-sensibles. Pour cette raison l’Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail (AFFSET) préconise de ne pas se placer à moins de 30 cm d’une lampe utilisant une telle ampoule. En 2007, le Centre de Recherche et d'Information Indépendant sur les Rayonnements Electro-Magnétiques non ionisants (CRIIREM) montre que les ampoules qu'il a testées ne sont pas réglementaires  : les valeurs de champ obtenues sont supérieures à la limite de 3V/m préconisée par la directive européenne. Mais nos propres mesures nous amènent à dire que le rayonnement ne se produit qu'à l'allumage.


  1. Casse au domicile.


Que faire si, chez soi, l’on casse une fluo-compacte  ?


D’abord, il faut savoir que la quasi-totalité du mercure s’échappe en une heure de l’ampoule cassée.


La première action doit être de laisser les morceaux en l’état, et d’ouvrir toutes les fenêtres de la pièce concernée pour évacuer au plus vite la vapeur de mercure. Puis quitter la pièce et fermer la porte. Faire tout cela, si possible, en retenant sa respiration.


Laisser passer une bonne heure, puis venir ramasser les débris, et les placer dans un sac étanche, genre sachet à fermeture à clipser. Ne pas utiliser d’aspirateur, qui disséminerait la vapeur de mercure partout  ! Aérer encore un bon moment la pièce.


Les débris, qui ne contiennent plus de mercure, peuvent être jetés avec les déchets ménagers.


Et en ce qui concerne les ampoules en fin de vie  ?


  1. Qu’est-ce que Récylum  ?


Récylum est une société anonyme à but non lucratif, agréée et contrôlée par les pouvoirs publics, créée en 2005, et dont l’activité consiste à récupérer gratuitement ces ampoules. C'est le seul éco-organisme agrée pour la récupération des lampes depuis 2006 et ce jusqu'en 2020. Bien sûr, il est question d’éviter la contamination de l’environnement au mercure, mais aussi de récupérer des produits entrant dans la composition des fluo-compactes, mais que l’on trouve en quantité limitée dans la croûte terrestre. Leur récupération s’impose. Ajoutons pour celles et ceux que les noms exotiques ne rebutent pas qu’il s’agit en particulier de lanthane, cérium, yttrium, europium, terbium et gadolinium.


Récylum conçoit et fournit les réceptacles en carton appelée Lumibox et Tubibox, qui permettent aux consommateurs (mais aussi aux employés dans les entreprises) de déposer les ampoules et tubes en fin de vie, afin qu’ils soient emportés et recyclés.


Cette société récupère actuellement 45% des ampoules vendues. Elle se fixe maintenant l’objectif de 65% à l’horizon 2020.


  1. État de la réglementation.



L’article R.543-180 du Code de l’Environnement porte, dans son alinéa I  :

I. ­ En cas de vente d'un équipement électrique ou électronique ménager, le distributeur, y compris en cas de vente à distance, reprend gratuitement ou fait reprendre gratuitement pour son compte les équipements électriques et électroniques usagés dont le consommateur se défait, dans la limite de la quantité et du type d'équipement vendu.


Et, dans son alinéa III  :

III. ­ Le consommateur est informé des conditions de reprise mises en place en application des I et II du présent article, systématiquement et de manière visible et facilement accessible. Cette information doit lui être délivrée avant l'acte de vente pour ce qui concerne la reprise visée au I du présent article.


  1. Notre travail d’enquête à Villejuif.


Nous faisons un recensement exhaustif des magasins vendant des ampoules fluo-compactes à Villejuif.


Dans chacun de ces magasins, nous enquêtons sur les points suivants  :


  1. Nos propositions à Recylum.


Suite au début de notre travail, nous nous sommes adressés à Récylum en octobre 2017 pour leur signaler qu'ils ont un bac de récupération au Casino rue des Guipons, mais qu'ils ne le mentionnent pas sur leur site. C'est maintenant le cas suite à notre information.


Nous leur disions également que les employés rencontrés n'ont pas idée des dangers auxquels ils sont exposés en cas de casse, et leur demandions comment est censée se passer leur information. Nous avons appris qu'il y a communication avec le responsable national de chaque enseigne, que des visites régulières permettent de vérifier la bonne compréhension des consignes, fournir des affiches tant à destination du personnel que des clients, informer de la possibilité d'obtenir une mallette de sécurité, contenant les outils à mettre en œuvre en cas de casse, mais que le fort turn-over du personnel de ces points de vente rend difficile de faire suivre les consignes. C'est bien ce que nous constatons sur le terrain  !


  1. Bilan de ce travail.


Il ne s'agit pour le moment que d'un point d'étape et non d'un bilan définitif, notre travail est en cours, parce que nous n'avons pas de disponibilités illimitées, et parce qu'il y a de nombreux points de vente à enquêter dans notre commune.


Les magasins vendant de telles ampoules se divisent en trois types.

Les Franprix ont parfois des bacs de récupération, mais il s'agit d'une organisation interne, et nous ignorons si les objets ainsi récupérés sont repris par Récylum ou jetés à la poubelle commune. De plus, il s'agit de bacs métalliques inadaptés à ces ampoules, d'où plusieurs cas de casse repérés.

Les G20 n'ont pas de bac de récupération du tout.

Le dénominateur commun à tous ces points de vente, c'est l'ignorance par le personnel des risques présentés par ces appareils.



1ère version, février 2018



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