retour page d'accueil

retour sommaire dossier Debus

IRSN

Toxicologie de l’uranium appauvri

Le texte de l'IRSN est en noir, nos commentaires en rouge.

 

L’uranium sous forme appauvrie se distingue de l’uranium naturel par une teneur plus faible en uranium235 (0,2 à 0,3 % en masse au lieu de 0,7 %). Ceci a pour conséquence que l’uranium appauvri a une activité spécifique globale plus faible (16 kilobéquerels / gramme pour un uranium appauvri à 3 % en uranium235) que l’uranium naturel ( 25 kilobéquerels / gramme).

La fiche CRIIRAD donne des valeurs plus élevées, et plus en défaveur de l’uranium appauvri par rapport au naturel : 39,9 kilobéquerels / gramme pour l’appauvri, 51,5 pour le naturel. Les valeurs avancées par l’IRSN sont donc non seulement plus faibles, mais aussi le pourcentage de radioactivité de l’uranium appauvri par rapport au naturel serait d’après l’IRSN de 64 %, alors que d’après les chiffres de la CRIIRAD, il serait de 77 % ! Au fait, pourquoi masquer que l’ "activité " est en fait une radioactivité ? Ca commence mal !

Les contaminations à l’uranium appauvri peuvent résulter de l’inhalation de particules présentes dans l’atmosphère, d’ingestion ou encore d’un contact de particules avec la peau.

Le devenir biologique de l’uranium ne dépend pas de sa composition isotopique. Par contre, il dépend fortement de la voie d’entrée dans l’organisme, de la masse et de la forme physico-chimique des composés.

Autres organes concernés par les risques cancérigènes : le foie, le cerveau et les ganglions lymphatiques… Concernant l’os, n’oublions pas qu’il contient la moelle osseuse, où se trouvent les cellules qui fabriquent les globules rouges. D’où risque de cancers du poumon, du rein, du foie, du cerveau, des ganglions et du sang… Contamination ne signifie pas obligatoirement cancer, mais il n’y a pas d’innocuité des faibles doses, et les risques augmentent proportionnellement à la dose de rayonnement reçue. Pour être complets, ajoutons que l’uranium se fixe également dans les organes reproducteurs, donc risque mutagène ! D’après l’IRSN, l’uranium dans le cas d’inhalation peut passer de quelques jours à plusieurs années, mais il finit toujours par être excrété. Mais que produit-il pendant tout ce temps dans l’organisme ? Pourquoi passer sous silence les risques radiologiques ?

D’après la CRIIRAD, dans le cas d’ingestion, les risques sont principalement des risques de nature chimique, l’uranium étant un métal lourd comme le plomb. Ils touchent alors prioritairement le rein et le foie.

Pourquoi passer sous silence les risques radiologiques dans le simple contact ? Les particules alpha sont assez facilement arrêtées par la couche de cellules mortes de la peau. Mais l’uranium appauvri émet surtout des rayonnements bêta et gamma. Les rayonnements bêta pénètrent de plusieurs centimètres dans les tissus, et peuvent donc irradier les couches basales de la peau, provoquant des cancers de celle-ci. Il faut également ajouter que la manipulation détache des particules microscopiques qui peuvent être inhalées, ingérées ou absorbées par la peau…

Les conséquences sanitaires d’une contamination à l’uranium dépendent de la forme physico-chimique de l’uranium, du niveau d’exposition et de sa durée.

Dans le cas d’une inhalation de composés insolubles, la quantité corporelle d’uranium la plus importante sera répartie dans les poumons. Les études épidémiologiques réalisées sur les mineurs d’uranium montrent un excès de cancer du poumon, mais que l’on associe à une exposition au radon222 et ses descendants, provenant eux-mêmes de la décroissance de l’uranium238. Les études réalisées sur les travailleurs de l’industrie nucléaire montrent un risque élevé de développer un cancer du poumon mais, compte tenu d’autres facteurs associés (exposition aux rayons gamma ou aux produits chimiques) les relations avec l’uranium sont difficiles à démontrer.

Minimisons, minimisons ! Le radon222 est un produit de désintégration de l’uranium238, qui forme 99,8 % de l’uranium appauvri. Et les rayons gamma sont produits en grande quantité par les différents isotopes de l’uranium… Si rien n’est formellement prouvé, il y a de telles présomptions que d’écarter ces risques comme le fait l’IRSN relève plutôt de la désinformation.

Lorsque les composés inhalés sont solubles, l’uranium se dépose essentiellement dans le squelette et dans les reins. Les études expérimentales sur l’animal montrent que l’uranium peut induire des lésions importantes au niveau des reins, accompagnées d’anomalies fonctionnelles. On considère communément que la toxicité rénale apparaît à partir de 3 micro gramme d’uranium par gramme de rein.

Jamais n’est mentionné le caractère cancérigène de l’exposition aux rayonnements, si ce n’est pour les mineurs de l’uranium. N’est mentionnée ici qu’une " toxicité rénale " dont on se demande encore comment elle se traduit concrètement.

En conclusion, l’uranium appauvri est avant tout un toxique chimique comme le sont la plupart des métaux lourds (cadmium, mercure, plomb, …). A l’heure actuelle, seule la toxicité chimique de l’uranium au niveau du rein est formellement établie. Compte tenu de cette toxicité chimique des composés solubles de l’uranium, il est recommandé que la masse inhalée ou ingérée lors d’une exposition aiguë (en une journée par exemple) ne dépasse pas respectivement 2,5 milligrammes et 150 milligrammes d’uranium quelle que soit la composition isotopique de celui-ci.

Si c’est bien la toxicité chimique qui prévaut dans le cas de l’ingestion, en revanche, dans le cas de l’inhalation, c’est bien le risque radiologique qui est le plus important. L’uranium appauvri est bien toxique sur les 2 plans.

En conclusion, il semble à la comparaison entre ce document de l’IRSN et la fiche d’information de la CRIIRAD que l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire se soucie plus de minimiser les risques radiologiques liés à l’utilisation d’uranium appauvri que de protection des personnes, de sûreté des sites, et d’information des populations.

retour page d'accueil

retour sommaire dossier Debus

haut de page