retour page d'accueil

retour sommaire du dossier eau du puits

 

 

Bonjour,

Je vous prie d'excuser cette réponse tardive à votre courriel et à notre conversation téléphonique.

1 - NICKEL

Effectivement comme je vous le disais par téléphone, la concentration de 5 µg/l est très faible, proche de la limite de quantification de 4 µg/l (méthode NF EN ISO 15586 dite four, la méthode du Laboratoire Départemental des Eaux permettant de descendre dans les plus basses valeurs).

A titre de comparaison, la quantité absorbée journellement par l'alimentation varie de 100 à 500 µg et celle ingérée avec l'eau est estimée entre 10 et 20 µg/j.

L'origine naturelle par des minerais que sont les silicates hydratés de magnésium et de nickel, et les pyrites (sulfures de fer avec traces de nickel, de cuivre, de cobalt, d'argent et d'or) est bien entendu à exclure.

D'une façon générale, les sols riches en silice ont une teneur en nickel moins élevée. L'étude de la carte géologique montre que les terrains traversés par les eaux d'infiltration sont au nombre de quatre :

- le Limon des plateaux, dont l'épaisseur peut dépasser 10 m à Villejuif, constitué de formations tantôt quartzeuses (silice), tantôt argileuses (silicates) ;

- les Sables et grès de Fontainebleau, quelques mètres résiduels (60 m en l'absence d'érosion), tous deux siliceux ;

- les Marnes à Huîtres, dont l'épaisseur ne dépasse pas 6 m, calcareuses avec des niveaux gréseux et des filets argileux, donc siliceux ;

- le Calcaire de Brie, dont l'épaisseur moyenne est de 5 m, avec souvent d'énormes blocs siliceux et parfois de la meulière (accidents siliceux). C'est dans cette couche que s'écoule la nappe.

Les deux premières formations sont donc naturellement riches en silice et cette dernière est également présente dans les terrains marneux et calcaires sous-jacents.

Aussi, naturellement le nickel n'est pas retrouvé ou en quantité très faible (cas présent) dans les eaux souterraines.

Au niveau industriel, le nickel est utilisé en raison de ses caractéristiques de dureté et de résistance à la corrosion et entre dans la composition de nombreux alliages ainsi que dans les opérations de traitement de surface. Il est aussi utilisé dans la fabrication d'éléments de batteries, d'ustensiles de cuisine. Il est également employé comme catalyseur dans l'industrie chimique.

De ce fait, dans les pollutions d'origine industrielle, le nickel est généralement retrouvé associé à tout ou partie des paramètres suivants : arsenic, cadmium, chrome et cyanures. Or, les 3 premiers paramètres ont été analysés et dans le cas présent les concentrations sont inférieures aux limites de quantification.

Ces éléments semblent plutôt montrer une origine naturelle de cette teneur en nickel à l'état de traces.

2 - AVIS SUR LE COMPTE RENDU DE L'ASSOCIATION

Premier alinéa : d'après la carte hydrogéologique disponible (n° XXIII-14 au 1/50 000 du Bureau de Recherches Géologiques et Minières - BRGM - publiée en 1970) le sens général d'écoulement de cette nappe perchée sur les Marnes vertes (plancher imperméable de l'aquifère du Calcaire de Brie) est orienté du nord-ouest vers le sud-est. Le sens de circulation n'est donc pas représentatif du centre-ville, situé à l'est. De plus, le prélèvement ne concerne pas une large zone du fait que le puits est proche de la ligne de crête piézométrique d'une nappe perchée débutant 1 km au nord.

Troisième alinéa :

- comme vous le précisez, la présence d'aluminium (180 µg/l soit dans la classe 50 - 200 µg/l : eau de qualité acceptable pour être consommée) provient du fait que ce paramètre est très répandu sur Terre (3ème constituant après l'oxygène et le silicium) ;

- l'analyse des cyanures n'a pu être effectuée du fait d'un problème survenu sur le matériel. L'analyse ne pouvait être réalisée plus tard car bien que l'échantillon ait été stabilisé en votre présence sur le terrain (ajout de soude pour atteindre un pH > 12), l'analyse doit être faite dans les 3 jours sous peine de transformation possible, de décomposition par les oxydants présents ;

- le baryum et le bore n'ont pas été analysés pour la raison que ces deux paramètres n'étaient pas demandés dans votre courrier de décembre 2006, le seul nous ayant été transmis (les 11 paramètres en grisé dans mon tableau de juillet 2008), adressé à Messieurs Garnier et Delbos, Conseillers généraux de Villejuif. Inversement, l'argent et le nickel n'ont pas été ajoutés car ils figuraient sur cette liste. Le sélénium a été analysé bien que ne s'y trouvant pas.

Le baryum est utilisé pour les explorations radiologiques, la photographie, la céramique, la verrerie, la peinture, le caoutchouc, le traitement des minerais d'uranium, etc. Naturellement, le baryum est en quantité réduite dans l'eau du fait de la très faible solubilité du sulfate de baryum (l'une des formes naturelles de cet élément).

Le bore est utilisé en métallurgie (désoxydant, alliage), en santé (antiseptique), dans la fabrication de cosmétique, peinture, produits phytosanitaires et dans la composition d'agents de blanchiment et des lessives, etc. Le bore provient plus fréquemment des eaux résiduaires urbaines et industrielles.

Avant dernier alinéa : en ce qui concerne le traitement des nitrates en vue de la production d'eau potable, les méthodes sont techniquement au point (l'osmose inverse, les résines échangeuses d'ions et surtout la dénitrification biologique, cette dernière technique permet une élimination des nitrates sans rejet). Cependant les prix de revient élevés en limitent le développement.

Remarque générale : pour éviter tout problème de responsabilité, les interprétations de mon courriel du 17 juillet dont vous faites part ne sont pas produites par le Laboratoire Départemental des Eaux (LDE) mais par moi-même, du Service Études Générales - Assainissement (SEGA).

En espérant avoir répondu à vos interrogations et vous souhaitant bon week-end et peut-être bonnes vacances.

Cordialement,

Christian Préaux
Ingénieur eaux souterraines
Conseil général du Val-de-Marne
Pôle Architecture - Environnement (P.A.E.)
Direction des Services de l'Environnement et de l'Assainissement (D.S.E.A.)
Service Études Générales - Assainissement (S.E.G.A.)
2 avenue des Violettes - Parc d'activités des Petits Carreaux - 94385 BONNEUIL-SUR-MARNE CEDEX
Téléphone : 01 49 56 88 37 (direct) - 01 49 56 88 63 (secrétariat) - Télécopie : 01 49 56 88 60
Courriels : etudereseau.dsea@cg94.fr (service) - christian.preaux@cg94.fr

retour page d'accueil

retour sommaire du dossier eau du puits

haut de page