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RESUME DE LA CONFERENCE

DE CHARLOTTE LEPITRE :

LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

 

 

Charlotte LEPITRE commence par présenter France Nature Environnement (FNE), la fédération nationale des associations naturalistes et environnementalistes, et plus précisément son réseau Santé-Environnement, dans lequel elle travaille.

 

Les glandes endocrines dans notre organisme produisent ou réagissent à des molécules en très faible quantité : les hormones. Il s'agit par exemple de la thyroïde, du thymus, du foie, des testicules ou des ovaires.

 

Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui miment les hormones, trompent ces glandes, et les font travailler quand il ne faut pas, ou se mettre au repos alors que l'organisme aurait besoin d'elles.

 

Depuis quelques années, les scientifiques ont détecté cette action produite par des molécules créées par l'industrie chimique (quelques-unes sont naturelles, comme les isoflavones du soja). Ces molécules portent des noms désormais connus, comme le bisphénol, le paraben ou les phtalates, mais pour d'autres on préfère utiliser des sigles, comme BHA, BHT, ou encore MIT. Plus de 700 substances ont ainsi été pointées du doigt par les chercheurs. Et de nouvelles molécules sont sans cesse mises sur le marché par les industries chimiques.

 

On en trouve partout : dans les pesticides, bien sûr, mais aussi dans les matières plastiques, les boîtes de conserve, les peintures, les encres, les meubles, les produits d'entretien, les préservatifs, etc. Des éléments entrant dans la composition de certains produits sont tout à fait superflus. C’est le cas du E 171, l’oxyde de titane, très toxique, ajouté dans les médicaments pour les blanchir, ou encore le bisphénol A dans l’encre des tickets de caisse.

 

Les perturbations induites peuvent entraîner des cancers, mais aussi la puberté précoce des filles (parfois dès 4 ou 6 ans), le retard du développement intellectuel des enfants, des mutations génétiques, la baisse de la fertilité masculine, le diabète, l'obésité et des maladies neuro-dégénératives. Le traitement de ces maladies coûterait 4 milliards d'euros par an au système de santé français.

 

La réglementation française est plus avancée que celle de l'Europe, puisque par exemple le bisphénol A est totalement interdit dans notre pays, alors que l'Europe ne l'interdit que dans les biberons et les tickets de caisse. La réglementation européenne tarde à se mettre en place. La Commission européenne devait élaborer une définition opérationnelle pour 2013, mais les différentes versions élaborées ces dernières années ont fait l'objet de nombreuses critiques. Notamment, le niveau de preuve exigé pour qualifier une molécule de perturbateur endocrinien, et l'interdire, est tel qu'il est inaccessible même lorsque les scientifiques ont acquis une certitude. De plus, seraient écartés de la réglementation les produits fabriqués pour être des perturbateurs endocriniens, soit essentiellement les pesticides. Un comble, alors que le principal danger pour l'être humain et le reste de la biosphère provient justement de ces substances ! Enfin, ce projet ne s'intéresse pas aux jouets, aux cosmétiques ou aux emballages alimentaires. C'est pour toutes ces raisons que le gouvernement français, suivi par plusieurs pays, ainsi que de nombreuses ONG, s'opposaient à ce projet. Il vient d'être rejeté par le Parlement européen le 4 octobre 2017.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

Entre autres conseils pratiques, notons l'incitation à ne pas réchauffer d'aliments dans des récipients en plastique, ni même d'y placer des aliments chauds. En effet, la chaleur diffuse dans les aliments des molécules qui étaient incluses dans le plastique, et qui popur certaines sont des perturbateurs endocriniens.

 

FNE travaille à obtenir une meilleure information du public sur ces questions, le retrait des substances nocives, et leur substitution par d'autres non nocives, si elles ont une utilité avérée, et une meilleure concertation de tous les acteurs concernés.

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