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BREF RESUME DE LA CONFERENCE

DE FRANCELYNE MARANO :

QUE SAIT-ON DE L'IMPACT

DES NANOTECHNOLOGIES SUR LA SANTE ?



Les nanotechnologies sont capables, depuis une vingtaine d'années, de produire des particules telles les fullerènes, formées d'assemblage géométrique de quelques atomes de carbone. C'est un exemple de ce que l'on appelle les nanoparticules.


La définition en vigueur de ces nanoparticules est la suivante : « Un nanomatériau est un matériau contenant des particules libres, sous forme d'agrégat ou sous forme d'agglomérat, dont au moins 50% des particules, dans la répartition numérique par taille, présentent une ou plusieurs dimensions externes se situant entre 1 nm et 100 nm. » Cette définition, datant de 2011, est due à la Commission Européenne, et a été obtenue sous pression des industriels. Elle est dénoncée par les scientifiques qui expliquent que les propriétés particulières des nanoparticules ne disparaissent pas par enchantement en dehors des 3 valeurs présentes dans ce texte.


Le symbole nm se lit : nanomètre. Il vaut un milliardième de mètre. Pour se faire une idée des dimensions dont nous allons parler, il faut savoir qu'un atome a une taille de 0,1 nm, une molécule de 1 nm, un virus de moins de 100 nm, une bactérie, ou une cellule de notre organisme de 1000 nm, soit un micromètre (µm), un cheveu de 50 µm, un acarien de 200 µm.


Il existe des nanoparticules produites naturellement, par les incendies de forêt, ou les éruptions volcaniques. Certaines sont produites par l'Homme, mais non intentionnellement : celles émises par les moteurs Diesel, les réacteurs d'avion ou les incinérateurs. Et, depuis peu, l'industrie en produit intentionnellement.


Les raisons de la production de telles particules sont à rechercher dans les propriétés de la matière à cette échelle. Fractionner jusqu'à cette taille des particules solides permet d'obtenir des propriétés qui n'existent pas à l'échelle ordinaire. C'est le cas de la réactivité chimique, grâce à une plus grande surface de contact extérieure, mais aussi de propriétés mécaniques telles la plasticité, la viscosité ou la mouillabilité, et de propriétés électriques, en particulier la conductivité beaucoup plus élevée qu'à l'état massif.


Les formes ainsi produites sont nombreuses : filaments, cristaux, tubes, feuillets, etc. Et les usages sont très nombreux : cosmétiques, peintures, lubrifiants, textiles, médicaments, nourriture et emballages alimentaires, agrochimie, décontamination de l'eau, bâtiment, électronique, batteries, armement, etc.


Les produits utilisés sous cette forme sont essentiellement l'argent, le carbone, le titane, la silice, le zinc et l'or.


Les nanoparticules ont suscité de grandes espérances en médecine, tant pour le diagnostic que pour la thérapie. Par exemple, en chimiothérapie du cancer, il est utile d'avoir un produit qui n'est délivré que dans les cellules cancéreuses, s'abstenant de provoquer des effets secondaires dans l'ensemble de l'organisme. En imagerie médicale, les nanoparticules permettent une visualisation optimale des organes et des dysfonctionnement éventuels que souhaite observer le praticien.


Mais les tenants de l' « homme augmenté », du transhumanisme, envisagent également ces technologies pour développer les capacités des êtres humains. Science-fiction ? Idéologie néfaste ?


Toujours est-il que toute la population est actuellement exposée à ces nanoparticules. Les travailleurs des industries en produisant sont en première ligne. Mais tous sont concernés en tant que consommateurs. Et c'est tout l'environnement, vivant et non-vivant, qui est le réceptacle de ces particules.


Chez les êtres humains, elle pénètrent essentiellement par les poumons, la peau et l'intestin. Elles sont absorbées et transportées par le sang dans tout l'organisme. Si une partie se trouve excrétée, une autre partie est accumulée dans certains organes.


Les conséquences de cette contamination ont surtout été étudiées chez les travailleurs de l'industrie des nanotechnologies. Des études ont été menées sur des animaux de laboratoire. Les études épidémiologiques dans l'ensemble de la population commencent, mais demandent beaucoup de temps pour mener à des conclusions fiables.


Mais la décision d'engager de telles études, ainsi que les moyens qui y sont alloués, sont très insuffisants au regard des enjeux de santé publique posés par cette technologie émergente. Il s'agit enfin d'un problème de société qui interroge sur les intérêts défendus quand on place la charrue (les gains attendus au plan industriel) avant les bœufs (la vérification préalable de l'innocuité des produits inventés).


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