CONFERENCE-DEBAT 2 016
FACE AU BRUIT, FAITES-VOUS ENTENDRE !
TEXTE DE LA CONFERENCE
Merci d'être venus à cette conférence-débat organisée par l'association Agir à Villejuif. Notre association, qui existe depuis 2 004, travaille sur les risques technologiques dans notre ville, avec le double objectif de voir réduire, et même disparaître ces risques, ainsi que d'informer les populations. Nous le faisons essentiellement à travers nos conférences-débat. Ce soir, c'est notre septième conférence-débat. Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas, je m'appelle Hervé CORNE et je suis secrétaire de l'association. Vous le savez, le bruit en a couru, nous avons choisi de traiter ce soir le thème du bruit. Ce que je vais vous présenter est le fruit de notre travail collectif.
Ce thème vous sera présenté en 6 parties :
le côté physique, comment le son est produit, et comment il se propage, qu'est-ce qu'un son, qu'est-ce qu'un bruit ;
le côté physiologique : comment entend-on, comment fonctionne notre oreille, et quelles sont les atteintes possibles à nos organes auditifs ;
les mesures que l'on peut faire, et les appareils de mesure ;
la réglementation et son application, les acteurs de la lutte contre les nuisances sonores ;
l'action de notre association, ce que nous avons fait, et les principes de notre action ;
et enfin quelques éléments pour aller plus loin pour celles et ceux qui le souhaitent.
Commençons pas le volet physique, qui sera, ne vous inquiétez pas, accessible à toutes et tous, et ne nécessite aucune connaissance préalable. Tapez avec un marteau sur un objet métallique.
Et tout de suite, approchez l’extrémité de votre doigt de cet objet : vous sentez des vibrations. L'objet ne se déforme pas (sauf si vous avez tapé trop fort ! Mais je vous avais bien dit de ne pas taper trop fort !), il ne se déforme pas mais il vibre. Et ces vibrations se transmettent aux objets à son contact, comme votre doigt. Il existe autre chose au contact de notre morceau de métal : l'air. Évidemment, ce n'est pas solide, mais ce gaz est formé de matière : les molécules de l'air (azote et oxygène principalement). Les vibrations du métal vont donc se transmettre aux molécules d'air.
Celles qui sont au contact du métal vont être repoussées, ce qui fait qu'une petite zone va se trouver comprimée. La couche d'air à côté étant moins dense, la première va pouvoir d'y dilater. Ce qui va comprimer la seconde, qui en se dilatant va comprimer une troisième couche, et ainsi de suite. Bien sûr, s'agissant d'air, c'est-à-dire d'une matière beaucoup moins dense qu'un liquide ou un solide, ce phénomène va s'atténuer assez rapidement, d'autant plus rapidement que le son au départ n'était pas très fort. Tant qu'il peut se propager, ce phénomène le fait à la vitesse d'environ 330 m/s. C'est-à-dire qu'il fait 1 km en 3 s. Ce qui permet par exemple de calculer simplement la distance à laquelle est tombé la foudre au cours d'un orage.
La lumière se déplace à 300 000 km/s, le trajet se fait donc de façon quasi-instantanée. Il suffit de compter le nombre de secondes séparant l'éclair du tonnerre, puis de diviser par 3 pour avoir la distance de l'événement en km. Si l'on compte par exemple 9 secondes entre la vision de l'éclair et la perception du tonnerre, c'est que la foudre est tombée à 3 kilomètres.
Le son se transmet mieux et plus loin dans un milieu plus dense que l'air, par exemple le métal. D'où la scène classique dans les westerns où un indien colle l'oreille contre un rail pour savoir si un train arrive à une distance à laquelle il est encore inaudible dans l'air.
Mais air, fer ou eau, il faut un milieu matériel pour que le son se propage : il ne peut le faire dans le vide. Dans un film de science-fiction, si l'on voit des vaisseaux spatiaux se poursuivre dans le vide en faisant des sifflements terribles, c'est juste pour renforcer l'ambiance, cela ne repose sur aucune réalité physique. On entend même ce genre de bruit dans des documentaires scientifiques !
Si l'objet qui produit le son vibre rapidement, par exemple une corde de guitare très tendue, on aura beaucoup de vibrations par seconde.
Ce nombre, suivi de l'unité hertz, est appelé fréquence du son. 10 vibrations par seconde : 10 Hz ; 1 000 vibrations pas seconde : 1 000 Hz. Dans notre exemple, la fréquence est élevée. Il s'agit d'un son aigu. Par exemple, 5 000 Hz. Mais si on tend moins la corde, on aura moins de vibrations par seconde, donc une fréquence plus faible. Il s'agit d'un son grave. Par exemple, 100 Hz.
Un mélange harmonieux de sons de différentes fréquences, c'est de la musique.
Un mélange sans harmonie, c'est du bruit.
Les sons se propagent donc, et arrivent dans notre oreille. Comment cet organe fonctionne-t-il ?
Les sons sont concentrés par le pavillon de l'oreille, puis le conduit auditif, et parviennent à une membrane bien connue : le tympan. Jusqu'ici, nous sommes dans l'oreille externe. Le tympan met en vibration un petit os, le marteau, qui frappe un autre os, l'enclume, qui en fait vibrer un troisième, l'étrier. Ces os se trouvent dans l'oreille moyenne. L'étrier fait à son tour vibrer un petit sac plein de liquide, la cochlée, qui forme maintenant l'oreille interne. A l'intérieur se trouvent des cils vibratiles qui vont venir exciter les cellules qui tapissent le fond de la cochlée. Il s'agit de cellules nerveuses, qui vont transmettre les informations qu'elles ont ainsi recueillies au cerveau par l'intermédiaire du nerf auditif. Celui-ci, le cerveau, reconstitue une sensation mentale pour informer son possesseur des sons auxquels il est confronté. Simple comme système ? Pas vraiment ! Comment l'évolution a-t-elle pu bricoler un système d'une telle complexité ? Rappelons-nous que la vie est apparue dans les océans, dans un milieu liquide. Les organes d'audition de ces formes de vie étaient donc adaptés au milieu marin, donc pleins de liquide. Quand les animaux ont conquis la terre ferme, ceux qui ont survécu étaient ceux qui entendaient venir leur prédateur, donc ceux qui bénéficiaient par hasard de mutations leur permettant de transformer les sons qui se propageaient dans l'air en vibrations que leurs anciens organes pouvaient interpréter. D'où cette usine à gaz...
Mais quelles sont les atteintes que notre organisme peut subir du fait de bruits ? En voici les principaux exemples.
Vous êtes en train de lire, ou de travailler, les aboiements d'un chien proche vous déconcentrent, vous perdez le fil. Rien de bien grave là-dedans, parce que rien d'irréversible.
Un bruit qui se répète fréquemment, ou très intense, ou qui dure longtemps, ou qui est particulièrement désagréable, peut conduire au stress. Les conséquences peuvent être des actions irréfléchies, et en tous cas des atteintes à votre équilibre mental ou physique. Un rapport publié en décembre 2014 par l’Agence européenne pour l’environnement estime que le bruit généré par le trafic routier serait responsable de 10 000 morts par an en Europe. L’Agence précise que l’exposition au bruit de la circulation routière est la principale source de nuisance.
Passer beaucoup de temps dans une ambiance particulièrement bruyante, comme un atelier de mécanique ou de chaudronnerie, peut provoquer des acouphènes.
Il s'agit de sensations réelles qui se déclenchent après l'exposition au bruit en question. Elles ne sont pas générées par des vibrations externes, mais par les cellules nerveuses elles-mêmes. Ces bruits ne peuvent donc pas être entendus par d'autres. On peut parler de bruits fantômes.
Très gênants, parfois même douloureux, les acouphènes toucheraient en Europe 10% des adultes, et même certains enfants.
Mais les bruits intenses peuvent conduire à la destruction de cellules nerveuses de l'oreille interne, donc à une perte d'audition.
Et c'est irréversible. Ces cellules ne sont jamais remplacées. Il y aurait environ 6 millions de mal-entendants en France aujourd'hui, 90 millions en Europe. Et la tendance est à la hausse, surtout chez les jeunes. Des tests à l'entrée dans la vie professionnelle montrent une audition déjà dégradée.
J'ai parlé à plusieurs reprises de bruits forts, intenses. Essayons maintenant d'être plus précis sur ce que l'on mesure, et avec quel appareil.
Il existe une intensité minimale pour déclencher une réaction de notre appareil auditif. La grandeur que l'on mesure couramment est le rapport entre l'intensité effective et cette intensité minimale. C'est ce qui s'appelle le niveau sonore.
Attention, ne soyez pas effrayés, je vais faire une petite concession à l'annonce selon laquelle ce que j'explique est accessible à toutes et tous : voici un petit supplément à l'usage de celles et ceux qui se souviennent de leurs cours de maths et de physique du lycée : une formule qui indique la façon de calculer ce niveau sonore.
Je n'en dirai pas plus. Je laisse les amateurs en contemplation devant cette jolie formule, et je vous indique à toutes et tous que ce niveau sonore se mesure dans une unité bien connue : le décibel.
Un petit détail vient introduire une complication : notre oreille ne réagit pas de la même façon à tous les sons. Elle privilégie les sons dits médium, de 200 à 2 000 Hz, sur les sons graves ou aigus. Pour tenir compte de cette particularité, on construit les appareils de mesure de façon à ce qu'ils fassent la correction permettant de rendre mieux compte de ce que nous entendons réellement. Pour signaler que l'on a procédé à cette correction, on introduit un A entre parenthèses derrière l'unité.
Je parlais d'appareils de mesure. Ces appareils s'appellent des sonomètres.
Voici celui acquis par l'association, et qui nous a permis de réaliser les mesures dont je parlerai ensuite. Bien sûr, il ne s'agit pas d'un appareil homologué, c'est-à-dire dont les mesures font foi dans une procédure judiciaire, par exemple. Il nous permet cependant de nous faire une bonne idée du niveau sonore dans telle ou telle situation. Son maniement est particulièrement simple, puisqu'un premier bouton permet d'allumer ou d'éteindre l'appareil, qui se place par défaut en mode « mesure instantanée », un second permet de passer en mode « mémoire du plus haut niveau mesuré depuis l'allumage ». Pour donner du sens à nos mesures, il convient d'avoir quelques points de repère. Je donnerai 3 points de repère physiologiques.
D'abord, 80 dB. C'est à ce niveau que se déclare un réflexe qui vise à diminuer la transmission des vibrations sonores vers l'oreille interne, donc à la protéger. Allez, en supplément gratuit, je vous donne le nom, mais ne l'ébruitez pas. C'est le réflexe stapédien.
Cela montre qu'à 80 dB, on arrive à un niveau considéré comme dangereux par notre organisme. A 90 dB, des cellules de l'oreille interne meurent. Et, vous le savez, quand on est mort, c'est pour la vie. Le processus est irréversible, et se traduit par des pertes d'audition. Enfin, 120 dB, c'est le seuil de douleur. La douleur est un mécanisme imposant à notre organisme de se soustraire au stimulus qui la cause.
Connaissant ces valeurs, nous pouvons maintenant voir ce que dit la réglementation, et comment elle est appliquée.
Il ne sera pas question ici de la réglementation applicable aux situations professionnelles, notre association n'a pas vocation à se substituer aux syndicats de salariés. Nous allons parler de la réglementation applicable au public.
Il y a d'abord ce qui relève de la loi.
Les textes législatifs sont regroupés dans les différents codes. Le recensement que je vais en faire n'est sans doute pas exhaustif.
Je vous donne lecture de ce que fixe le code de santé publique : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l'homme, dans un lieu public ou privé, qu'une personne en soit elle-même à l'origine ou que ce soit par l'intermédiaire d'une personne, d'une chose dont elle a la garde ou d'un animal placé sous sa responsabilité. » C'est l'article R 1334-31.
L'article R 1334-33 donne la précision suivante : la différence entre le niveau de bruit comportant le bruit particulier en cause, et le niveau habituel, ne doit pas être supérieur à 5 dB(A) le jour (7 h à 22 h), et à 3 dB(A) la nuit. On ajoute à cela un nombre de dB(A) fonction de la durée d'apparition du bruit particulier.
Le tapage nocturne fait l'objet d'une réglementation particulière. Il s'agit des bruits ou tapages nocturnes troublant la tranquillité d'autrui. Il est régi par l'article R 623-2 du code pénal.
Attention : sont exclus de cette réglementation les bruits provenant des transports, routiers, ferrés ou aériens, ainsi que des installations classées pour la protection de l'environnement. C'est ce que nous indique l'article R 1334-30.
Concernant les transports routiers, c'est le code de la route qui rassemble les textes qui nous intéressent ici : les bruits des deux-roues motorisés ne doivent pas dépasser de 5 dB le niveau sonore indiqué sur la carte grise.
C'est l'article R 318-3. Les bruits des automobiles ne doivent pas excéder 74 dB(A), et ceux des utilitaires de grande puissance 80 dB(A).
Personne n'a été capable de nous expliquer cette bizarrerie qui a fait que le législateur a fixé une valeur limite absolue pour les véhicules à 4 roues, et une valeur relative pour ceux à 2 roues.
La réglementation comporte également les arrêtés que peuvent être amenés à prendre les autorités locales de l’État, les préfectures, ainsi que les maires.
Citons comme exemple l'arrêté préfectoral de 2 003 qui indique entre autres : « Les nuisances engendrées par les chantiers de travaux publics et privés et les chantiers de travaux intéressant les bâtiments ainsi que leurs équipements devront être interrompues entre 20 heures et 7 heures et toute la journée des dimanches et jours fériés, sauf en cas d’intervention urgente. » Il fixe également la limite de 75 dB(A) à l'intérieur des magasins.
Le bruit ne nous est pas parvenu d'arrêté municipal dans ce domaine, mais leur existence est possible.
Qui est habilité à faire respecter cette réglementation ?
La gendarmerie nationale n'a plus aucun rôle à Villejuif, nous sommes en zone dite 100% police.
Pour la police nationale, le commissaire contacté par nos soins a répondu fort aimablement à nos questions. Il ressort de notre entretien que, si la lutte contre les nuisances sonores n'est pas une priorité de leur action, elle est cependant traités lors d'actions contre le trafic de stupéfiants. En effet, celui-ci donne lieu à des rassemblements souvent bruyants et souvent tard dans la nuit. Lors de ces interventions, il y a verbalisation de personnes pour infraction à l'article R 623-2 du code pénal, celui qui concerne le tapage nocturne. Cela donne lieu à des contraventions de classe 3, c'est-à-dire à une amende pouvant aller jusqu'à 450 euros.
Mais les véhicules ne sont pas équipés de sonomètres homologués. D'une part, les effectifs et le temps ne permettraient pas de se livrer à des contrôles systématiques. De plus, les propriétaires de 2 roues particulièrement bruyants ne s'arrêtent pas sur demande des policiers, mais cherchent à provoquer des courses-poursuites auxquelles se refusent les policiers, parce que beaucoup trop dangereuses. En fait, les 2 roues sont contrôlés à l'arrêt.
La police nationale est en contact avec la police municipale en formation.
A terme, une convention sera proposée permettant de fixer une répartition des compétences, et dans ce cadre la lutte contre les nuisances sonores sera prise en compte.
La police municipale, dont nous avons également rencontré les responsables, n'est pas encore pleinement opérationnelle, les recrutements sont en cours, et la formation des personnels recrutés demande du temps. Même si les nuisances sonores ne sont pas l'infraction la plus grave, leur objectif est d'intervenir efficacement selon leur nature : bruits de voisinage, d'entreprises, de commerces, de débits de boissons. Un autre service municipal possède un sonomètre, ainsi que des personnels assermentés habilités à le mettre en œuvre. C'est le service d'Hygiène. Si besoin est, la police municipale peut faire appel à lui pour mettre sur pied une opération conjointe.
D'après une étude récente de l'IRSN, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, les nuisances sonores sont considérées comme un problème préoccupant par deux fois moins de personnes en 2 014 qu'en 2 000. Pour notre part, nous ne considérons pas cette baisse de préoccupation comme justifiée.
Notre association a commencé à travailler dans ce domaine. D'abord, comme je l'indiquais tout à l'heure, nous nous sommes dotés d'un sonomètre. Et, récemment, nous avons décidé d'en acquérir un second, afin de pouvoir démultiplier nos capacités d'intervention et de mesure. Ensuite, nous avons réalisé quelques mesures çà et là en ville.
Commençons par les rues. Dans une rue calme, nous mesurons autour de 70 dB(A). Mais dans les rues passantes, comme l'avenue de la République ou l'avenue Paul Vaillant-Couturier, cela peut monter à 90 dB(A), surtout lors du passage de véhicules particulièrement bruyants, comme des deux-roues, ou des véhicules de nettoyage. Nous avions mesuré 87 dB(A) au passage d'un de ces engins municipaux il y a déjà quelques années. Nous étions intervenus auprès du directeur du pôle technique, et il nous semble ne plus croiser d'engins aussi bruyants. Vous nous direz s'il ne s'agit que d'un hasard. Les nouveaux nettoyeurs Glutton sont particulièrement silencieux. Mais nous avons aussi mesuré récemment plus de 92 dB(A) devant une souffleuse de feuilles, et plus de 100 dB(A) au passage d'une voiture de pompiers ! Ensuite, le métro. Nous ne parlerons que de la ligne 7. L'arrivée d'un métro sur le quai se traduit par un niveau de 84 dB(A). Son roulement, mesuré bien sûr dans la rame, dans un virage, peut nous amener à 98 dB(A). Et dans la pente entre Léo Lagrange et Paul Vaillant-Couturier, si 2 rames se croisent, on peut dépasser 100 dB(A). Et chacun sait que le fait de doter les rames de pneus sur certaines lignes a considérablement réduit les bruits subis par les voyageurs. Comment faire pour obtenir cela sur la ligne 7 ?
La défunte communauté d'agglomérations du Val-de-Bièvre avait élaboré un projet de prévention du bruit, et l'avait soumis à la consultation du public fin 2013.
Nous y avions répondu en portant dans le registre les mesures que nous avions effectuées et les propositions d'action qu'elles nous inspiraient. Nous avons obtenu une réponse indiquant que nos remarques seraient prises en compte, et que nous serions recontactés dans le cadre des réunions qui suivraient l'adoption du plan, en vue de sa mise en application concrète. Bien sûr, nous n'avons jamais été recontactés. Beaucoup de bruit pour rien. Mais nous pensons avoir dans cette démarche fait œuvre utile. Espérons que le nouveau territoire dont fait partie notre commune se saisira de ce problème de santé publique pour lui apporter des solutions positives. Notre association est évidemment prête à y apporter son concours.
Notre association a également eu l'occasion d'intervenir en appui du collectif d'habitants qui s'est constitué pour tenter de faire réduire les nuisances, en particulier sonores, dues à la zone « poubelles » de l'hôpital Paul Brousse, dont de nombreux riverains subissent les effets.
Nous avons prêté notre appareil afin qu'ils puissent réaliser des mesures, en particulier la nuit, et les avons accompagnés lors d'une rencontre avec les responsables de l'hôpital pour réclamer des aménagements.
Voici la zone en question le jour,
Et la voici en activité la nuit. Nous sommes disposés à intervenir de la même manière en appui d'une telle action collective, mais en aucun cas ne nous y substituerons. Dans d'autres domaines que les nuisances sonores nous avons pu mesurer l'inanité d'une démarche à la place des personnes concernées qui veulent rester anonymes.
Nous sommes aussi intervenus auprès de la mairie quand nous avons constaté que la sonorisation des fêtes de fin d'année se traduisait à certains endroits par un niveau de plus de 90 dB(A). Avec succès, puisque nous avons mesuré le lendemain un niveau tout à fait normal.
Précisons enfin que nous ne sommes pas une organisation à but lucratif : nous ne proposons pas de prestations payantes. Mais nous ne sommes pas non plus un service public prêt à répondre à toutes les sollicitations : nous mettons notre temps et notre appareil à la disposition des adhérentes et adhérents de l'association, qui ont contribué par leur cotisation à l'achat de cet appareil, et par leur vote à la désignation des responsables habilités à la représenter dans ses actions et prises de position.
Dans ce cadre, nous sommes prêts à développer nos activités dans la lutte contre les nuisances sonores.
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans vous signaler quelques pistes pour celles et ceux qui souhaiteraient aller plus loin sur cette question.
Le Centre d'Information et de Documentation sur le Bruit (CIDB) est une association reconnue d'utilité publique. Sur son site http://www.bruit.fr/ on trouve toutes les informations utiles sur la réglementation, les acteurs, etc. Vous retrouverez ce lien, et les suivants, sur notre site.
Bruitparif est une association créée par le Conseil Régional d’Île-de-France sur le modèle d'Airparif ou de Naturparif. Elle a comme objectif de diffuser une information fiable et de mener des actions de prévention. On trouvera les informations la concernant sur son site : http://www.bruitparif.fr/ .
Signalons l'existence d'association spécialisées comme l'ADVOCNAR (http://www.advocnar.fr/), association de défense des populations victimes des nuisances aériennes.
Enfin, je ne peux que vous conseiller l'ouvrage de Marie-Christine de La Souchère, paru en 2013 aux éditions Ellipses : Les sons en 150 questions, qui est un très bon ouvrage de vulgarisation sur les aspects physiques et physiologiques que nous avons traités ainsi que sur quelques autres. Il est abordable par tout le monde.
Voilà, j'en ai terminé. Maintenant, c'est à vous. Vous pouvez poser les questions que vous souhaitez sur ce que j'ai exposé. Vous pouvez en poser sur des sujets que je n'ai pas abordés, même si je ne suis pas sûr de pouvoir répondre à tout. Mais nous avons parlé de conférence-débat : il n'y a aucune raison pour que vous vous limitiez aux questions, n'hésitez pas à donner votre avis sur tous ces problèmes, à faire part de votre expérience, de vos propositions !